Suite et fin de ma chronique sur les véhicules électriques Nissan suite à mon test de l’e-NV200 Evalia que j’ai rendu hier à contre cœur.
Pour retrouver les articles précédents sur ce test exceptionnel, c’est par là :
#1 : La conduite électrique par Nissan
#2 : Recharger son véhicule électrique : simple ou galère ?
L’autonomie était un sujet qui me posait vraiment question avant de récupérer le véhicule. Il faut savoir que l’e-NV200 Evalia possède la même batterie 24W que la Leaf tout en étant plus lourde du fait de son gabarit. Son autonomie est donc plus limitée (120km selon le constructeur).
En matière de consommation, le véhicule électrique fonctionne à l’inverse du véhicule thermique : Il consomme peu en ville et dans les bouchons, mais davantage à grande vitesse. Si j’ai pu par exemple me rendre à Paris (environ 80km A/R) en utilisant seulement 50% de la batterie, ma crainte était de ne pouvoir partir en vacances avec.
Dans un premier temps, nous avons décidé de tester son autonomie en effectuant un voyage au Tréport sur une distance d’environ 200km.
Pour ce premier périple, j’ai bien préparé mon trajet à l’avance, en repérant les bornes de recharge rapide disponibles sur notre route sur le site ChargeMap.
Les magasins Auchan de la région picarde sont équipés de bornes de recharge rapide gratuites. Parfait pour réaliser le trajet en trois étapes. Nous nous sommes donc arrêtés pour charger à Beauvais, Amiens et Mers-les-Bains.
Le dernier tiers du trajet a été quelque peu stressant en raison de la distance plus importante : 82km entre les deux bornes, sachant que nous roulions sur autoroute à grande vitesse (90km/h en moyenne). De plus, la région est particulièrement vallonnée, impliquant des côtes durant lesquelles la voiture électrique consomme davantage. Nous sommes finalement arrivés à la borne de Mers-les-bains avec 15% de batterie. Ouf !
Le temps de trajet a cependant été deux fois plus long que prévu par GoogleMaps (2h30) en raison de la vitesse contrôlée et des temps de recharge.
Connaissant le trajet, le comportement de la voiture en conduite sur autoroute et la position des bornes de recharge, le trajet de retour s’est passé sans stress 🙂
Dans un second temps, suite à cette première expérience, j’ai envisagé de partir en Bretagne dans le Morbihan pour les vacances. Sauf que cette fois-ci, je tombe sur un os : l’absence totale de borne de recharge rapide entre Chartres et Le Mans, deux villes séparées par 160km. Il me faut donc soit trouver un hôtel à mi-parcours pour y passer la nuit et recharger la voiture électrique en même temps, soit faire un détour par Orléans. Ce détour rajoute 87 à mon trajet initial, mais ce n’est pas ce qui me freine.
Non, ce qui me freine, ce sont les 13 arrêts pour recharger. Oui, 13 recharges pour parcourir 650km. Dans la théorie, je pourrais me contenter de 8 recharges sur le trajet. Oui, mais voilà, l’implantation des bornes me contraint à m’arrêter pour recharger la batterie de ma voiture électrique tous les 50 à 70km ou bien de tenter les 110 km, mais je n’ai pas envie de jouer avec le feu ^^
13 arrêts, ça fait minimum 45mn de perdu à chaque charge (entre le détour pour se rendre à la borne et la charge en elle-même, aussi courte soit-elle), soit une moyenne de 9h à rajouter au temps de trajet prévu (environ 6h selon GoogleMaps).
Au-delà de l’aspect purement physiologique (15h de route c’est fatiguant !), je ne suis pas sûre que ma voiture électrique puisse supporter un tel nombre de charges en si peu de temps. Autre détail qui a son importance, je dois me procurer un badge spécifique pour le réseau Corridoor afin d’accéder aux bornes situées sur les aires d’autoroute.
Au final, nous avons été contraints d’annuler les vacances en Bretagne et de nous contenter d’un second périple au Tréport.
Au cours de ces trois mois, je ne compte plus le nombre de personnes qui m’ont posé des questions sur cette technologie encore méconnue. Voisins, collègues et même des curieux croisés sur un parking pendant la charge. Le test de ce véhicule a permis des échanges intéressants.
Dans le cadre de l’opération, nous devions également réaliser des défis comme nous prendre en photo avec le véhicule électrique devant des monuments de Paris ce qui a engendré des situations plutôt cocasses parfois.
En conclusion, l’e-nv200 Evalia, le véhicule familiale 100% électrique par Nissan est un véritable bonheur à conduire. Confortable, silencieuse, économique, et surtout écologique, c’est LA voiture idéale pour les tribus écolo qui tentent de minimiser leur impact écologique au quotidien.
Cependant, sa faible autonomie et la carence en bornes de recharge limitent son l’utilisation à de courts trajets. Des progrès sont donc encore à faire dans ces deux domaines pour que la voiture électrique devienne le véhicule n°1 dans les foyers.