Archives mensuelles : avril 2020

2020 L’année du changement

J’avais commencé à rédiger cet article au mois de janvier pour faire comme chaque année, le bilan de l’année écoulée et mes résolutions pour la nouvelle année à venir. A l’époque je ne savais à quel point ce titre serait pertinent. C’est pourquoi 4 mois après, j’ai décidé de terminer cet article et de le publier.

Bilan de l’année 2019

Dans ma sphère privée, je peine à modifier les dernières habitudes qui subsistent en matière de zéro déchet, notamment l’achat en vrac dont l’offre est très limitée ici. Il faut dire que le gros du changement se fait au début de la démarche, lorsque la prise de conscience survient et que l’on décide de modifier son mode de vie. Après on a l’impression de stagner….

Au cours des dernières années, je me suis équipée d’objets durables, je fabrique tous mes produits ménagers depuis des années maintenant et dans ma salle de bain, tout est solide (à part le dentifrice, je n’y parviens pas).

En 2019, j’ai fortement réduit ma routine cosmétique qui n’était pas ouf non plus, je n’utilisais pas 15 produits. Mais j’ai résisté au marketing des box beauté et opté pour l’huile d’abricot pour remplacer ma crème hydratante. Ma peau à tendance acnéique la tolère bien et j’ai remarqué une nette diminution des boutons au cours des derniers mois. J’en ai maintenant de manière ponctuelle de temps à autre, et non en permanence et c’est un vrai soulagement.

Sur le plan vestimentaire, je n’ai rien acheté de neuf pour moi grâce à l’appli Vinted qui m’a permis de trouver facilement ce dont j’avais besoin de seconde main et à des tarifs vraiment intéressants. Pour les enfants également, le choix est large et m’a permis d’éviter d’acheter neuf à de nombreuses reprises, mais je ne suis pas à 100%.

Sur l’aspect écologique et éthique, j’ai enfin changé de fournisseur d’énergie. J’ai profité de l’offre groupée de WWF pour m’inscrire chez Ilek, fournisseur d’énergie verte. Selon leur estimation et les tarifs négociés, ça devrait me revenir moins cher sur l’année. D’après mes calculs, ça ne devrait pas me revenir plus cher. Affaire à suivre…

Sur un plan plus large, l’année 2019 a été l’année des révoltes populaires initiées par le mouvement Gilets Jaunes dont la persévérance a été sans précédent. La marche pour le climat de mars 2019 a été un franc succès et la jeunesse menée par Greta Thunberg s’est engagée comme jamais. Nous avons participé à chacune d’entre elles et mes enfants étaient ravis de faire partie de ce mouvement.

De nombreux corps de métier ont manifesté à leur tour pour tenter d’ouvrir les yeux à un gouvernement aveugle et sourd aux cris désespérés de son peuple. On se souviendra des violences policières et notamment à l’encontre des soignants et des pompiers qui résonnent bizarrement aujourd’hui.

Tout ça m’a motivée à m’investir davantage et à un autre niveau et j’ai décidé de m’engager sur une liste citoyenne pour les élections municipales. Parce que le changement doit s’opérer localement. J’ai beaucoup travaillé pour proposer des projets en lien avec le transition écologique et avec des personnes qui partagent les memes convictions autour de l’environnement et du vivre ensemble. C’est une expérience vraiment intéressante et enthousiasmante.

Projets pour 2020

Comme d’habitude, je vais énumérer les classiques : me mettre au sport, arrêter la clope (électronique mais tout de même), perfectionner la bienveillance (bizarrement c’est à la maison que c’est le plus difficile et envers moi-même encore plus). Travailler à orienter ma vie vers ce à quoi j’aspire, réaliser des projets personnels que je reporte depuis trop longtemps… J’ai eu 40 ans cet automne et on ne va pas se mentir, ça met un bon coup de pied au cul !

Niveau minimalisme, le confinement a apporté le concept à un tout autre niveau. Pour le coup on n’achète absolument rien qui ne soit pas alimentaire. Pas qu’on dépensait énormément avant, mais un bouquin en passant, un vêtement sur Vinted… Il va falloir garder cette habitude après. Et surtout, j’espère que les gens vont s’apercevoir qu’ils peuvent sans passer !

En janvier, j’ai commencé à réaliser un projet que j’avais en tête depuis quelques années : animer des ateliers DIY. J’ai pu animer un premier atelier sur le thème des produits ménagers et un second autour des cosmétiques. C’était vraiment intéressant d’échanger avec des personnes sur leur motivation, leurs connaissances. Evidemment les ateliers sont en stand by depuis le confinement mais je projette de reprendre en septembre en coanimation avec d’autres DIYeuses de ma ville, probablement monter une association.

Sur le plan politique, bien que notre liste n’ait fait que 15% au premier tour, je me sens plus déterminée que jamais à faire bouger les mentalités. Et le second tour n’ayant pas eu lieu à cause du confinement, rien n’est encore joué. Je me dis que les gens ont le temps de réfléchir et de prendre conscience des enjeux.

Comme je le disais au début, en janvier j’avais écrit l’année du changement sans savoir à quel point. Et pas dans la direction que je souhaitais.

Je suis consciente qu’il y aura un « Après » COVID19 et que les choses vont changer drastiquement.

Je me rends compte que, meme si j’ai toujours eu des convictions sur la souffrance animale et la protection de l’environnement, ma génération a vécu tranquillement sans véritable crainte de l’avenir. Malheureusement, nos enfants grandissent dans un climat anxiogène entre la menace du terrorisme, celle du réchauffement climatique, et maintenant cette situation inédite qui va avoir des répercussions sur nos modes de vie, sur nos droits, après le confinement.

Pour toutes ces raisons, je veux m’investir. Je le dois à mes enfants.

Et si pour le moment, nous ne pouvons pas manifester contre les décisions du gouvernement autrement que par des pétitions, je sais que nous serons nombreux le moment venu.

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Confinement : Et si on pratiquait la bienveillance ? #2 La continuité pédagogique

En toute honnêteté, la fermeture des écoles m’avait particulièrement angoissée. Enseignante moi-même, je me suis retrouvée assignée à résidence avec mes enfants et ce, pour une durée indéterminée.

Cela dit mes craintes se sont vites confirmées. Mes enfants se sont imaginés en vacances. Ils n’avaient visiblement pas intégrer le concept de continuité pédagogique. Ils étaient encore plus agités que d’habitude et se chamaillaient non stop.

Peut-être traduisaient-ils ainsi leur propre angoisse devant cette situation inhabituelle ?

Ils ont mis de la mauvaise volonté à faire le travail envoyé par les profs et y ont passé des heures tout en réclamant mon aide toutes les 2mn. J’ai renoncé 3 heures plus tard, après des bugues de l’ENT surchargé et des complaintes incessantes. Le fait est que je me suis sentie complètement dépassée. Alors j’ai crié aussi.

Le lendemain, ils ont commencé à prendre le plis et n’ont pas trop rechigné pas à s’y mettre. Cependant, nous y passons vraiment beaucoup de temps chaque jour et cela génère du stress et crée inévitablement des conflits.

Ma plus jeune est en CM1 et elle a l’équivalent d’une journée de classe à produire chaque jour.

A l’inverse, mon ado en 3ème n’a généralement qu’une seule matière à travailler chaque jour : 4 questions sur un document en Histoire ou bien deux exercices d’Anglais. L’équivalent d’un quart d’heure. Et c’est tout ! Comment peut-on avoir une telle disparité ? Dans un cas c’est beaucoup trop, dans l’autre trop peu !

J’ai posté hier une discussion sur mon Facebook pour savoir si mes amies s’en sortaient avec le travail donné par les enseignants et comparer un peu ce qui se fait chez les uns et chez les autres. Certains enfants y passent 2h quand d’autres y passent la journée.

Les inégalités sont frappantes.

Aujourd’hui, je me suis permise d’alerter la maîtresse de ma fille sur la surcharge de travail, de manière très bienveillante, je ne voulais surtout pas la froisser ou paraître condescendante. Juste lui faire part des soucis rencontrés. Elle n’a malheureusement pas été réceptive à ma démarche. L’égo est certainement notre pire ennemi. Il nous empêche de nous ouvrir à d’autres points de vue et d’évoluer.

Nous vivons une situation exceptionnelle. En tant qu’enseignante, je comprends la détermination à vouloir boucler le programme, mais il est inconsidéré de faire porter cette responsabilité sur les familles. On ne peut pas leur demander d’aborder des nouvelles notions jamais vues en classe (la division par exemple dans le cas de ma fille).

Certains parents travaillent toujours et doivent assurer l’école à la maison en rentrant. Certaines familles ne possèdent pas d’ordinateur, pas d’imprimante ou encore pour des raisons culturelles ne peuvent aider leurs enfants. Et quid des enfants en difficulté ? Les parents ne sont pas enseignants ! Ce dispositif est en train de creuser les inégalités. Du travail d’accord. Pour revoir des notions vues en classe, pour consolider les acquis. Toute une journée ? Certainement pas.

J’ai donc décidé de faire preuve de bienveillance envers ma fille, mais aussi envers moi-même. J’ai pris la liberté d’adapter le travail envoyé. La dictée ok mais est-il nécessaire de faire les 3 exercices sur les adjectifs ? On fait les deux premiers à l’oral pour vérifier que la notion est comprise et on ne fait que le dernier à l’écrit parce qu’il faut renvoyer à la maîtresse. Puis on passe aux maths de la même façon. L’anglais et la géo ce sera pour ce week-end.

Nos enfants ne vont pas rater leur vie parce qu’ils loupent deux mois d’école.

Nous avons beaucoup de temps à passer ensemble, autant faire en sorte qu’il soit constitué de partage et de joie et non de conflits. On peut cuisiner tous ensemble et demander aux enfants de multiplier les doses par deux ou trois, de remplir un verre au tiers, de partager un paquet de bonbons entre tous les membres. Jardiner si on a la chance d’avoir un jardin (je vous envie particulièrement en ce moment ^^)

On peut demander aux enfants de tenir un journal de bord dans lequel ils écriront ce qu’ils ont fait de leur journée et ce qu’ils ressentent. On peut se poser devant un documentaire animalier, un épisode de C’est pas sorcier ou d’Il était une fois la vie.

Et pourquoi pas une séance de sport devant Youtube ou Just Dance histoire de décompresser ? Ou simplement jouer à des jeux de société, se détendre avec un livre…

Retrouver le simple plaisir d’être ensemble.